Nous voulions partager avec vous une analyse particulièrement éclairante sur le Régime de rentes du Québec (RRQ), intitulée « Le pari du perdant ravi ». Elle met en lumière certains biais cognitifs qui influencent nos décisions financières, souvent à notre insu. Une lecture à la fois accessible et percutante, qui donne à réfléchir sur nos choix en matière de retraite.
L’analyse publiée par les chercheurs de l’UQTR sur le Régime de rentes du Québec (RRQ) apporte un éclairage essentiel sur une décision que plusieurs Québécois prennent trop rapidement : quand commencer à recevoir leurs prestations. En tant que conseillers, nous saluons cette approche qui intègre non seulement des données concrètes sur les revenus de retraite, mais aussi des éléments de psychologie comportementale, souvent négligés dans les décisions financières.
Le passage que nous avons souligné dans l’article illustre bien l’enjeu : pour un homme qui choisit de commencer ses prestations à 60 ans, la probabilité que cette décision soit réellement avantageuse est de seulement 9 %. Pour une femme, elle est encore plus faible, à 7 %. Et pourtant, les pertes potentielles peuvent atteindre jusqu’à 160 000 $, contre un gain maximal de 5 000 $. Ce déséquilibre entre risque et récompense est frappant.
Cette étude montre que beaucoup de décisions liées à la retraite sont influencées par des biais mentaux. Par exemple :
- La peur de perdre de l’argent pousse certaines personnes à éviter les investissements, même s’ils sont avantageux à long terme.
- La crainte de ne pas vivre assez longtemps pour en profiter peut amener à dépenser trop tôt, sans penser à l’avenir.
- Une mauvaise compréhension des risques peut mener à de mauvais choix, comme sous-estimer combien de temps on vivra ou surestimer les rendements.
Ces réactions sont normales, mais elles peuvent nuire à une bonne planification. C’est pourquoi il est utile d’avoir des conseils ou des outils pour prendre du recul et faire des choix plus réfléchis.
Notre rôle, comme conseillers, est justement d’aider nos clients à prendre du recul. Nous ne cherchons pas à imposer une solution unique, mais à offrir un cadre de réflexion, éclairé par des données concrètes et une compréhension fine des émotions qui entrent en jeu. Cette étude devient ainsi un outil précieux pour enrichir nos échanges avec nos clients.
En conclusion, nous encourageons chacun à ne pas prendre cette décision à la légère. Le moment de commencer à recevoir le RRQ devrait être réfléchi, personnalisé et aligné avec une vision globale de la retraite. Comme le soulignent les auteurs :
« Nos émotions et nos biais influencent nos décisions financières, même lorsque les enjeux sont importants. »
Il est donc essentiel de les reconnaître… et de les dépasser.