Les FNB Bitcoin transforment encore un terrain hautement spéculatif

Article écrit par Yann Barcelo pour la revue Finance et Investissement – publié le 17/07/2024

Un récent recul du prix du Bitcoin après une montée vertigineuse à plus de 70 000 dollars américains ($ US) n’a pas calmé les ardeurs spéculatives autour de la cryptomonnaie, une spéculation désormais propulsée par les FNB Bitcoin.

En janvier 2023, il y a seulement un an et demi, le prix du Bitcoin a chuté en catastrophe en moins de deux mois à 16 291 $ US après son sommet historique de novembre 2022 à 65 466 $ US. Guère décontenancés, investisseurs et spéculateurs n’ont prix que quatre mois avant de le faire doubler à presque 30 315 $ US, avant qu’il ne redescende temporairement autour de 26 000 $ US.

Puis, en novembre dernier, le « token » virtuel a entrepris une escalade verticale jusqu’à un sommet de 71 333$ à la fin de mars 2024. À présent, les analystes n’attendent que le moment où le récent recul incitera les investisseurs à faire surgir la cryptomonnaie au-dessus de la barre des 70 000 $ US.

Les FNB élargissent le champ des monnaies numériques

Les lancements des premiers FNB Bitcoin en février 2021 au Canada (Purpose Bitcoin ETF, BTCC) et en octobre 2021 aux États-Unis (ProShares Bitcoin Strategy Fund, BITO) sont en train de transformer le secteur estime la société londonienne Nickel Digital Asset Management (NDAM). Un sondage de la firme auprès de gestionnaires de fonds partout dans le monde qui gèrent un total de 1,7 billion d’actifs montre que 77% d’entre eux s’attendent à ce que l’afflux de fonds dans ces FNB s’accroisse au cours des 12 prochains mois, 13% d’entre eux prévoyant une hausse « dramatique ».

Ils perçoivent de nombreux avantages à ces FNB, notamment des frais réduits et une liquidité accrue tout en évitant aux investisseurs institutionnels la complexité et les risques de la détention fiduciaire. De plus, tous jugent que l’adoption étendue des FNB Bitcoin accroît les pressions sur les organismes de règlementation pour l’établissement de cadres et de définitions standardisées.

Évidemment, tout en rendant le marché des cryptomonnaies immédiatement accessible aux investisseurs de détail, les investisseurs institutionnels y trouveront leur compte en ayant recours à ces titres pour prendre diverses positions tactiques. Cependant, constate NDAM, chez les grands investisseurs institutionnels, la voie privilégiée pour accéder aux cryptoactifs demeure celle des fonds de couverture d’arbitrage.

Un produit bicéphale

En attendant, Bitcoin poursuit sa course en forme de montagnes russes. The Currency Analytics propose un coup d’œil qui peut aider à comprendre ce parcours… schizophrénique. Car, Bitcoin est perçu à la fois comme un actif de croissance à risque (risk-on asset) et un actif défensif (risk-off) traditionnel voisin de l’or. Ces deux catégories d’actifs ont traditionnellement été mutuellement exclusives, fait ressortir l’auteur.

Bitcoin introduit toutefois un paradigme qui remet en question cette distinction. « Sa technologie révolutionnaire et sa nouveauté encouragent le risque, écrit l’auteur, tandis qu’en tant qu’actif monétaire, sa rareté absolue et son rôle de ‘titre au porteur’ constituent un frein au risque, brouillant ainsi la distinction traditionnelle. Le bitcoin présente un paradoxe intéressant : grâce à ses fondements technologiques révolutionnaires, il peut agir comme une couverture efficace contre l’incertitude économique, ce qui peut entraîner une croissance exponentielle. »

Cependant, dans une autre étude, on signale un développement dont les conséquences restent à repérer. En effet, la quantité d’unités Bitcoin oscille autour de 19,7 millions, à seulement 6,5% de son plafond ultime et absolu de 21 millions. Récemment, la croissance dans l’approvisionnement a été coupée de moitié, passant d’un rythme annuel de 1,8% à 0,9%. Reste à voir si cet état de fait suscitera une plus grande frénésie spéculative ou invitera à plus de circonspection.

Article paru dans La Presse le 27 octobre 2024 écrit par Nicolas Bérubé

J’ai toujours aimé les citations.

Lorsque j’étais adolescent, j’écrivais mes citations préférées au crayon feutre sur les murs de ma chambre afin de les voir chaque jour.

Mon projet était de recouvrir les murs au complet. Heureusement, je me suis fait une blonde avant de devenir un cas trop désespéré. Mon crayon feutre a pris le bord.

Aujourd’hui, je note des citations sur des Post-it, dans un calepin ou dans mon téléphone, mais je n’ai jamais arrêté de les collectionner. Les relire m’aide à mettre des mots sur ce qui est important dans la vie.

Voici quelques-unes de mes meilleures citations sur l’argent et le bonheur.

J’aime cette citation claire de Peter Adeney, auteur du populaire blogue Mr. Money Mustache (que vous devriez lire). Elle en dit plus en 22 mots que des livres de finance de centaines de pages (que personne n’a envie de lire).

Contrairement à la banque et au concessionnaire automobile, Peter Adeney ne banalise pas l’endettement : il sait que contracter une dette, c’est commencer à jeter son salaire par la fenêtre. La réaction logique quand on est endetté n’est pas de louer un chalet ou d’aller au restaurant. C’est d’attaquer sa dette et d’arrêter seulement une fois qu’on l’aura anéantie.

Des dettes sont inévitables dans le cas de l’achat d’une maison et souvent pour les études. Pour le reste, devoir dépenser de l’argent qui ne nous appartient pas pour obtenir un bien ou une expérience est le signe que nous n’avons pas encore les moyens de nous les offrir.

Je passe mes fins de semaine en bordure des terrains de soccer du sud du Québec à crier avec les autres parents de joueurs de l’équipe des choses comme : « Prends ton temps, mais fais ça vite ! », ou encore mon traditionnel (et ironique) « Pas de but, pas de Dairy Queen ! »

Après un match, il arrive que mon fils se mette en colère parce qu’un joueur adverse l’a insulté ou poussé durant la partie. Je lui réponds qu’un joueur de soccer qui ne se fait jamais pousser ou insulter n’est sans doute pas un très bon joueur de soccer. Et aussi que recevoir des insultes est indépendant de sa volonté, mais décider de se mettre en colère ne l’est pas.

On peut désirer passer un match sans être insulté. On peut désirer acheter une maison. On peut désirer qu’il ne pleuve pas le jour de son mariage. Soit. Mais on commet une erreur quand on lie notre bonheur à la réalisation de ce désir. Notre niveau de bonheur est entre nos mains, pas entre celles du marché immobilier ou de l’humidité de l’air. Si ce n’est pas le cas, il est temps de réviser le contrat que l’on a passé avec soi-même.

Parfois, l’argent sort de notre portefeuille à la vitesse d’un TGV. C’est normal. Ça arrive. Mais c’est aussi important dans ces occasions de prendre un pas de recul. L’argent est une ressource précieuse.

La preuve : la banque va nous scruter pratiquement aux rayons X avant de nous en prêter. Elle protège son argent avec des intérêts élevés, et elle bloque l’accès à son coffre-fort avec des murs d’acier. C’est pour ça qu’elle s’enrichit. On devrait avoir le même discernement avec notre argent. Où sont les murs d’acier autour de notre portefeuille ?

Il y a un an, tout le monde parlait d’une récession si évidente qu’on pouvait la toucher. L’inflation était repartie à la hausse. Les marchés boursiers chutaient chaque jour. Des lecteurs me disaient avoir trouvé refuge dans la tendre et douce chaleur maternelle d’un CPG. Ils me parlaient de « chutes boursières prévisibles » à venir.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ni le Canada, ni les États-Unis, ni l’Europe, ni l’Asie ne sont en récession. L’inflation a chuté. Et un simple fonds indiciel diversifié 60 % actions, 40 % obligations a grimpé de 25 % depuis l’automne dernier, si on inclut le réinvestissement des dividendes.

Pourcentage des analystes qui avaient prédit ça : 0 %.

Tenter d’anticiper les récessions ou les corrections boursières est frustrant et coûteux. Investir régulièrement dans un portefeuille équilibré et diversifié est la meilleure façon de se comporter avec nos placements. Peu importe ce que disent les nouvelles.

Personne n’est aussi impressionné par nos possessions que nous-mêmes. Chercher à envoyer des signaux de richesse a une conséquence prévisible : nous appauvrir.

Saviez-vous que seule une minorité des ménages américains ayant des revenus de plus de 250 000 $ US (345 000 $ CAN) par année choisit de se déplacer dans un véhicule d’une marque de prestige ? La majorité préfère des véhicules de marque Toyota, Honda ou Ford.

Notre vision de la richesse a été conditionnée par les publicitaires et les scénaristes de Hollywood.

Les riches l’ont compris. Vous ?

Ce qui fonctionne au Québec

La semaine dernière, je vous parlais de 10 choses qui fonctionnent au Québec. Votre réaction a été unanime : vous aimez les nouvelles positives, et en voulez davantage. C’est noté.

François, un lecteur, dit avoir passé huit mois dans un village en Afghanistan, il y a quelques années.

« Des choses qui vont bien au Québec, je peux vous en nommer ! », écrit-il.

Voici sa liste :

  • Nous avons l’électricité.

  • Il y a une famille par maison.

  • Nos maisons ont des meubles.

  • Les égouts sont souterrains.

  • Les enfants vont tous à l’école.

  • Il n’y a pas de guerre.

  • Les routes sont asphaltées.

  • Nous avons le service d’urgence 911.

  • Près de 30 % de la population est obèse.

« Ça va tellement bien au Québec que ça en est gênant », conclut-il.

Le problème avec le progrès, c’est qu’on s’y habitue. Comme l’a écrit George Orwell (ma dernière citation) : « Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez. »