Dois-je prendre l’assurance vie qui accompagne une hypothèque?

Article paru le 11/06/2024 écrit par Stéphane Desjardins pour Journal du Québec

Doit-on accepter de souscrire à une assurance vie offerte par l’institution financière quand on négocie une hypothèque. La réponse courte, c’est non.

Un lecteur écrit: «Lors de l’achat de ma maison, ma banque me propose de prendre une assurance vie et invalidité pour ma conjointe et moi. Je me demande si c’est nécessaire, puisque je travaille pour le gouvernement fédéral et que je dispose d’une telle couverture offerte par mon employeur.»

En fait, ce genre de question, des milliers de consommateurs se la posent dès qu’ils accèdent à la propriété ou qu’ils renouvellent leur hypothèque. Les institutions financières proposent systématiquement cette assurance.

Certains consommateurs paient ainsi en double ou en triple pour leur assurance vie: ils ont déjà une couverture individuelle (auprès d’un assureur privé) et collective (auprès de leur employeur), et le banquier réussit à leur vendre une assurance vie hypothécaire…

Cette dernière doit vous permettre de continuer à faire vos paiements hypothécaires si vous perdez votre emploi, si vous êtes blessé, en invalidité prolongée, gravement malade ou, si vous décédez, de régler votre prêt.

Avant tout, elle n’est pas obligatoire. Mais elle s’ajoute au paiement hypothécaire et peut donc faire grimper votre paiement de 0,25% ou davantage, soit plusieurs milliers de dollars sur 20 ou 25 ans.

Comme pour tout produit d’assurance, la prime est calculée selon l’âge, la condition médicale et divers facteurs comme votre dossier de crédit. Elle est plus facile à obtenir qu’une assurance vie conventionnelle parce que le questionnaire médical est plus sommaire que celui d’un assureur privé et vous n’avez pas à subir d’examen médical.

Couverture d’assurance

La couverture d’assurance se termine quand le prêt est remboursé. Si vous changez d’institution financière, il faut renégocier l’assurance (plus vous vieillissez, moins c’est avantageux). Aussi, le coût d’assurance augmente si le taux grimpe.

Ce produit d’assurance ne couvre que le solde du prêt, contrairement à l’assurance vie individuelle (offerte par un assureur privé).

Par exemple, avec une couverture d’assurance vie temporaire de 200 000$, si vous décédez alors qu’il ne vous reste que 3000$ d’hypothèque, celle de la banque règle ce solde. Avec une assurance vie conventionnelle, vos héritiers recevront 197 000 $.

L’assurance vie offerte par le prêteur est, à montant équivalent, plus chère que l’assurance vie hypothécaire. La différence peut facilement jouer dans les 1000$ annuellement pour une couverture de 250 000$.

Il est donc préférable d’opter pour une assurance vie temporaire ou permanente offerte par un assureur privé, quitte à augmenter l’indemnité pour couvrir le prêt hypothécaire.

Article paru dans La Presse le 27 octobre 2024 écrit par Nicolas Bérubé

J’ai toujours aimé les citations.

Lorsque j’étais adolescent, j’écrivais mes citations préférées au crayon feutre sur les murs de ma chambre afin de les voir chaque jour.

Mon projet était de recouvrir les murs au complet. Heureusement, je me suis fait une blonde avant de devenir un cas trop désespéré. Mon crayon feutre a pris le bord.

Aujourd’hui, je note des citations sur des Post-it, dans un calepin ou dans mon téléphone, mais je n’ai jamais arrêté de les collectionner. Les relire m’aide à mettre des mots sur ce qui est important dans la vie.

Voici quelques-unes de mes meilleures citations sur l’argent et le bonheur.

J’aime cette citation claire de Peter Adeney, auteur du populaire blogue Mr. Money Mustache (que vous devriez lire). Elle en dit plus en 22 mots que des livres de finance de centaines de pages (que personne n’a envie de lire).

Contrairement à la banque et au concessionnaire automobile, Peter Adeney ne banalise pas l’endettement : il sait que contracter une dette, c’est commencer à jeter son salaire par la fenêtre. La réaction logique quand on est endetté n’est pas de louer un chalet ou d’aller au restaurant. C’est d’attaquer sa dette et d’arrêter seulement une fois qu’on l’aura anéantie.

Des dettes sont inévitables dans le cas de l’achat d’une maison et souvent pour les études. Pour le reste, devoir dépenser de l’argent qui ne nous appartient pas pour obtenir un bien ou une expérience est le signe que nous n’avons pas encore les moyens de nous les offrir.

Je passe mes fins de semaine en bordure des terrains de soccer du sud du Québec à crier avec les autres parents de joueurs de l’équipe des choses comme : « Prends ton temps, mais fais ça vite ! », ou encore mon traditionnel (et ironique) « Pas de but, pas de Dairy Queen ! »

Après un match, il arrive que mon fils se mette en colère parce qu’un joueur adverse l’a insulté ou poussé durant la partie. Je lui réponds qu’un joueur de soccer qui ne se fait jamais pousser ou insulter n’est sans doute pas un très bon joueur de soccer. Et aussi que recevoir des insultes est indépendant de sa volonté, mais décider de se mettre en colère ne l’est pas.

On peut désirer passer un match sans être insulté. On peut désirer acheter une maison. On peut désirer qu’il ne pleuve pas le jour de son mariage. Soit. Mais on commet une erreur quand on lie notre bonheur à la réalisation de ce désir. Notre niveau de bonheur est entre nos mains, pas entre celles du marché immobilier ou de l’humidité de l’air. Si ce n’est pas le cas, il est temps de réviser le contrat que l’on a passé avec soi-même.

Parfois, l’argent sort de notre portefeuille à la vitesse d’un TGV. C’est normal. Ça arrive. Mais c’est aussi important dans ces occasions de prendre un pas de recul. L’argent est une ressource précieuse.

La preuve : la banque va nous scruter pratiquement aux rayons X avant de nous en prêter. Elle protège son argent avec des intérêts élevés, et elle bloque l’accès à son coffre-fort avec des murs d’acier. C’est pour ça qu’elle s’enrichit. On devrait avoir le même discernement avec notre argent. Où sont les murs d’acier autour de notre portefeuille ?

Il y a un an, tout le monde parlait d’une récession si évidente qu’on pouvait la toucher. L’inflation était repartie à la hausse. Les marchés boursiers chutaient chaque jour. Des lecteurs me disaient avoir trouvé refuge dans la tendre et douce chaleur maternelle d’un CPG. Ils me parlaient de « chutes boursières prévisibles » à venir.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ni le Canada, ni les États-Unis, ni l’Europe, ni l’Asie ne sont en récession. L’inflation a chuté. Et un simple fonds indiciel diversifié 60 % actions, 40 % obligations a grimpé de 25 % depuis l’automne dernier, si on inclut le réinvestissement des dividendes.

Pourcentage des analystes qui avaient prédit ça : 0 %.

Tenter d’anticiper les récessions ou les corrections boursières est frustrant et coûteux. Investir régulièrement dans un portefeuille équilibré et diversifié est la meilleure façon de se comporter avec nos placements. Peu importe ce que disent les nouvelles.

Personne n’est aussi impressionné par nos possessions que nous-mêmes. Chercher à envoyer des signaux de richesse a une conséquence prévisible : nous appauvrir.

Saviez-vous que seule une minorité des ménages américains ayant des revenus de plus de 250 000 $ US (345 000 $ CAN) par année choisit de se déplacer dans un véhicule d’une marque de prestige ? La majorité préfère des véhicules de marque Toyota, Honda ou Ford.

Notre vision de la richesse a été conditionnée par les publicitaires et les scénaristes de Hollywood.

Les riches l’ont compris. Vous ?

Ce qui fonctionne au Québec

La semaine dernière, je vous parlais de 10 choses qui fonctionnent au Québec. Votre réaction a été unanime : vous aimez les nouvelles positives, et en voulez davantage. C’est noté.

François, un lecteur, dit avoir passé huit mois dans un village en Afghanistan, il y a quelques années.

« Des choses qui vont bien au Québec, je peux vous en nommer ! », écrit-il.

Voici sa liste :

  • Nous avons l’électricité.

  • Il y a une famille par maison.

  • Nos maisons ont des meubles.

  • Les égouts sont souterrains.

  • Les enfants vont tous à l’école.

  • Il n’y a pas de guerre.

  • Les routes sont asphaltées.

  • Nous avons le service d’urgence 911.

  • Près de 30 % de la population est obèse.

« Ça va tellement bien au Québec que ça en est gênant », conclut-il.

Le problème avec le progrès, c’est qu’on s’y habitue. Comme l’a écrit George Orwell (ma dernière citation) : « Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez. »