Dépenses surprises – Prévoir une urgence financière

Article paru dans le Magazine Costco  écrit par Lana Sanichar

J’ai subi une chirurgie dentaire et je souffre d’effets secondaires persistants depuis environ un mois, ce qui m’a obligée à prendre de nombreux jours de congé imprévus.

J’ai eu jusqu’à présent la chance de ne pas avoir de maladie grave, mais cela m’a rappelé qu’un plan d’urgence est essentiel à toute bonne stratégie financière.

Un Canadien sur quatre ne peut pas couvrir une dépense imprévue de 500 $. Les jeunes adultes sont ceux qui se préoccupent le plus de leurs finances; près du quart des consommateurs n’ont pas d’économies pour gérer les situations d’urgence. Selon Gerezmieuxvotreargent.ca, avoir trois à six mois de salaire de côté pour des dépenses imprévues constitue un filet de sécurité courant pour éviter l’endettement en cas d’urgence.

Voici quelques conseils pour commencer à se constituer une épargne en prévision des périodes difficiles :

Examiner ses dépenses : dans nos vies chargées, les meilleures stratégies peuvent parfois dévier de leur trajectoire. Pour maintenir le cap, il est donc essentiel d’étudier ses dépenses au moins une fois par an, avec des contrôles intermédiaires plus modestes et informels. Y a-t-il eu des achats imprévus dans l’année qui étaient inévitables? Ou les sorties au restaurant ont-elles été trop nombreuses le mois dernier, et faut-il donc repenser ses dépenses discrétionnaires?  

Petit à petit : une fois que l’on a passé ses dépenses en revue et que l’on a défini la somme qu’il est possible d’épargner facilement pour gérer les urgences, tout est une question d’état d’esprit. L’objectif d’épargne défini doit donner non seulement confiance, mais aussi l’envie de s’y tenir. Il faut savoir faire un choix entre ses désirs et ses besoins. Ces objectifs budgétaires doivent être gérés mois après mois si l’on souhaite atteindre son objectif.

Être prêt : prévoir l’imprévu donne confiance en soi, ce qui amène à économiser davantage. Bien connaître sa situation financière et savoir que l’on a des fonds disponibles en cas de chômage ou de maladie permet d’être serein.

Choisir le bon compte : l’ouverture d’un compte d’épargne distinct des autres comptes utilisés quotidiennement ou à d’autres fins d’épargne est essentielle pour créer un fonds d’urgence. Ce compte doit permettre d’accéder facilement et rapidement aux fonds en cas de besoin. Les comptes d’épargne à rendement élevé peuvent être efficaces dans ces situations

Enfin, il ne faut pas réduire ses dépenses au point de se gâcher la vie et de finir par abandonner ses objectifs budgétaires.  

Veuillez faire votre propre vérification préalable à toute décision financière. Cette chronique est présentée à titre d’information générale et peut ne pas s’appliquer à toutes les provinces. Elle a pour but d’informer le lecteur et de l’amener à réfléchir à ses finances. Elle ne doit pas être utilisée en lieu et place des conseils d’un professionnel.

Article paru dans La Presse le 27 octobre 2024 écrit par Nicolas Bérubé

J’ai toujours aimé les citations.

Lorsque j’étais adolescent, j’écrivais mes citations préférées au crayon feutre sur les murs de ma chambre afin de les voir chaque jour.

Mon projet était de recouvrir les murs au complet. Heureusement, je me suis fait une blonde avant de devenir un cas trop désespéré. Mon crayon feutre a pris le bord.

Aujourd’hui, je note des citations sur des Post-it, dans un calepin ou dans mon téléphone, mais je n’ai jamais arrêté de les collectionner. Les relire m’aide à mettre des mots sur ce qui est important dans la vie.

Voici quelques-unes de mes meilleures citations sur l’argent et le bonheur.

J’aime cette citation claire de Peter Adeney, auteur du populaire blogue Mr. Money Mustache (que vous devriez lire). Elle en dit plus en 22 mots que des livres de finance de centaines de pages (que personne n’a envie de lire).

Contrairement à la banque et au concessionnaire automobile, Peter Adeney ne banalise pas l’endettement : il sait que contracter une dette, c’est commencer à jeter son salaire par la fenêtre. La réaction logique quand on est endetté n’est pas de louer un chalet ou d’aller au restaurant. C’est d’attaquer sa dette et d’arrêter seulement une fois qu’on l’aura anéantie.

Des dettes sont inévitables dans le cas de l’achat d’une maison et souvent pour les études. Pour le reste, devoir dépenser de l’argent qui ne nous appartient pas pour obtenir un bien ou une expérience est le signe que nous n’avons pas encore les moyens de nous les offrir.

Je passe mes fins de semaine en bordure des terrains de soccer du sud du Québec à crier avec les autres parents de joueurs de l’équipe des choses comme : « Prends ton temps, mais fais ça vite ! », ou encore mon traditionnel (et ironique) « Pas de but, pas de Dairy Queen ! »

Après un match, il arrive que mon fils se mette en colère parce qu’un joueur adverse l’a insulté ou poussé durant la partie. Je lui réponds qu’un joueur de soccer qui ne se fait jamais pousser ou insulter n’est sans doute pas un très bon joueur de soccer. Et aussi que recevoir des insultes est indépendant de sa volonté, mais décider de se mettre en colère ne l’est pas.

On peut désirer passer un match sans être insulté. On peut désirer acheter une maison. On peut désirer qu’il ne pleuve pas le jour de son mariage. Soit. Mais on commet une erreur quand on lie notre bonheur à la réalisation de ce désir. Notre niveau de bonheur est entre nos mains, pas entre celles du marché immobilier ou de l’humidité de l’air. Si ce n’est pas le cas, il est temps de réviser le contrat que l’on a passé avec soi-même.

Parfois, l’argent sort de notre portefeuille à la vitesse d’un TGV. C’est normal. Ça arrive. Mais c’est aussi important dans ces occasions de prendre un pas de recul. L’argent est une ressource précieuse.

La preuve : la banque va nous scruter pratiquement aux rayons X avant de nous en prêter. Elle protège son argent avec des intérêts élevés, et elle bloque l’accès à son coffre-fort avec des murs d’acier. C’est pour ça qu’elle s’enrichit. On devrait avoir le même discernement avec notre argent. Où sont les murs d’acier autour de notre portefeuille ?

Il y a un an, tout le monde parlait d’une récession si évidente qu’on pouvait la toucher. L’inflation était repartie à la hausse. Les marchés boursiers chutaient chaque jour. Des lecteurs me disaient avoir trouvé refuge dans la tendre et douce chaleur maternelle d’un CPG. Ils me parlaient de « chutes boursières prévisibles » à venir.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ni le Canada, ni les États-Unis, ni l’Europe, ni l’Asie ne sont en récession. L’inflation a chuté. Et un simple fonds indiciel diversifié 60 % actions, 40 % obligations a grimpé de 25 % depuis l’automne dernier, si on inclut le réinvestissement des dividendes.

Pourcentage des analystes qui avaient prédit ça : 0 %.

Tenter d’anticiper les récessions ou les corrections boursières est frustrant et coûteux. Investir régulièrement dans un portefeuille équilibré et diversifié est la meilleure façon de se comporter avec nos placements. Peu importe ce que disent les nouvelles.

Personne n’est aussi impressionné par nos possessions que nous-mêmes. Chercher à envoyer des signaux de richesse a une conséquence prévisible : nous appauvrir.

Saviez-vous que seule une minorité des ménages américains ayant des revenus de plus de 250 000 $ US (345 000 $ CAN) par année choisit de se déplacer dans un véhicule d’une marque de prestige ? La majorité préfère des véhicules de marque Toyota, Honda ou Ford.

Notre vision de la richesse a été conditionnée par les publicitaires et les scénaristes de Hollywood.

Les riches l’ont compris. Vous ?

Ce qui fonctionne au Québec

La semaine dernière, je vous parlais de 10 choses qui fonctionnent au Québec. Votre réaction a été unanime : vous aimez les nouvelles positives, et en voulez davantage. C’est noté.

François, un lecteur, dit avoir passé huit mois dans un village en Afghanistan, il y a quelques années.

« Des choses qui vont bien au Québec, je peux vous en nommer ! », écrit-il.

Voici sa liste :

  • Nous avons l’électricité.

  • Il y a une famille par maison.

  • Nos maisons ont des meubles.

  • Les égouts sont souterrains.

  • Les enfants vont tous à l’école.

  • Il n’y a pas de guerre.

  • Les routes sont asphaltées.

  • Nous avons le service d’urgence 911.

  • Près de 30 % de la population est obèse.

« Ça va tellement bien au Québec que ça en est gênant », conclut-il.

Le problème avec le progrès, c’est qu’on s’y habitue. Comme l’a écrit George Orwell (ma dernière citation) : « Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez. »