Bon d’étude canadien – Jusqu’à 2000 $ versés automatiquement aux enfants

Article écrit le 16/04/2024 par Marie-Eve Fournier pour Lapresse.ca

Hélas, chaque année, 130 000 enfants défavorisés qui auraient droit à un BEC n’en bénéficient pas. Malgré son charmant acronyme, le Bon d’études canadien manque encore cruellement de notoriété, deux décennies après sa création. Des familles à faibles revenus se privent ainsi d’un cadeau pouvant atteindre 2000 $, sans compter les rendements qui s’accumulent au fil des ans.

Ce problème sera enfin réglé.

Ottawa ouvrira lui-même des Régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) aux enfants pour y verser les BEC auxquels ils ont droit.

Le programme de BEC prévoit le versement d’une subvention de 500 $ pour la première année de vie de l’enfant et de 100 $ pour les subséquentes, si la famille est admissible, pour un total de 2000 $.

Concrètement, les parents d’un nouveau-né recevront désormais une lettre pour les encourager à ouvrir un REEE, ce qui aurait dû être fait depuis longtemps. Et si, au bout de quatre ans, le compte n’a toujours pas été ouvert, le gouvernement procédera à leur place. Une fois le compte ouvert, les BEC seront versés rétroactivement, pour les quatre premières années de vie, donc.

De cette manière, tous les enfants pour qui le programme a été créé devraient y participer.

Il était temps d’agir et de mettre l’automatisation au service de l’éducation.

Car le programme des BEC, qui vise à encourager les enfants de familles démunies à poursuivre des études postsecondaires, n’a jamais atteint ses nobles objectifs. On le constate en voyant les coûts du programme, bien inférieurs aux prévisions.

Lors de sa création en 2004, Ottawa prévoyait une facture de 325 millions de dollars par année, à maturité. Or, en 2022, c’était deux fois moins, soit 151 millions. C’est dire combien de familles passent à côté. De fait, on dénombre 658 000 bénéficiaires plutôt que les 2,2 millions prévus, rapporte aussi Luc Godbout, titulaire de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke. En d’autres mots, seulement 30 % des jeunes admissibles aux BEC en tirent profit.

Il aurait clairement fallu plus de communications ciblées envers les parents à faibles revenus pour que le programme soit pleinement utilisé. Ottawa les connaît, ce n’était pas si compliqué. On ne peut pas s’attendre à ce que des familles aux revenus modestes, issues de l’immigration ou ayant un faible niveau de littératie financière se précipitent dans les banques pour ouvrir un REEE à la naissance de leur enfant pour obtenir les BEC. Beaucoup de parents ignorent qu’ils n’ont pas besoin de cotiser dans le compte pour que les bons d’études soient versés.

On ne sait pas encore dans quelle banque Ottawa ouvrira ces milliers de REEE ni de quelle manière l’argent des enfants sera investi. Selon toute vraisemblance, le gouvernement conclura une entente avec une institution financière, comme il l’a fait avec la Sun Life pour administrer l’assurance dentaire, plus tôt cette année.

Ottawa précise que les parents qui le souhaitent pourront, en tout temps, « prendre en charge le REEE » de leur enfant et y contribuer pour recevoir les subventions offertes par Québec et Ottawa (30 %). Espérons que cela signifie que le compte pourra être transféré dans l’institution financière de leur choix.

Article paru dans La Presse le 27 octobre 2024 écrit par Nicolas Bérubé

J’ai toujours aimé les citations.

Lorsque j’étais adolescent, j’écrivais mes citations préférées au crayon feutre sur les murs de ma chambre afin de les voir chaque jour.

Mon projet était de recouvrir les murs au complet. Heureusement, je me suis fait une blonde avant de devenir un cas trop désespéré. Mon crayon feutre a pris le bord.

Aujourd’hui, je note des citations sur des Post-it, dans un calepin ou dans mon téléphone, mais je n’ai jamais arrêté de les collectionner. Les relire m’aide à mettre des mots sur ce qui est important dans la vie.

Voici quelques-unes de mes meilleures citations sur l’argent et le bonheur.

J’aime cette citation claire de Peter Adeney, auteur du populaire blogue Mr. Money Mustache (que vous devriez lire). Elle en dit plus en 22 mots que des livres de finance de centaines de pages (que personne n’a envie de lire).

Contrairement à la banque et au concessionnaire automobile, Peter Adeney ne banalise pas l’endettement : il sait que contracter une dette, c’est commencer à jeter son salaire par la fenêtre. La réaction logique quand on est endetté n’est pas de louer un chalet ou d’aller au restaurant. C’est d’attaquer sa dette et d’arrêter seulement une fois qu’on l’aura anéantie.

Des dettes sont inévitables dans le cas de l’achat d’une maison et souvent pour les études. Pour le reste, devoir dépenser de l’argent qui ne nous appartient pas pour obtenir un bien ou une expérience est le signe que nous n’avons pas encore les moyens de nous les offrir.

Je passe mes fins de semaine en bordure des terrains de soccer du sud du Québec à crier avec les autres parents de joueurs de l’équipe des choses comme : « Prends ton temps, mais fais ça vite ! », ou encore mon traditionnel (et ironique) « Pas de but, pas de Dairy Queen ! »

Après un match, il arrive que mon fils se mette en colère parce qu’un joueur adverse l’a insulté ou poussé durant la partie. Je lui réponds qu’un joueur de soccer qui ne se fait jamais pousser ou insulter n’est sans doute pas un très bon joueur de soccer. Et aussi que recevoir des insultes est indépendant de sa volonté, mais décider de se mettre en colère ne l’est pas.

On peut désirer passer un match sans être insulté. On peut désirer acheter une maison. On peut désirer qu’il ne pleuve pas le jour de son mariage. Soit. Mais on commet une erreur quand on lie notre bonheur à la réalisation de ce désir. Notre niveau de bonheur est entre nos mains, pas entre celles du marché immobilier ou de l’humidité de l’air. Si ce n’est pas le cas, il est temps de réviser le contrat que l’on a passé avec soi-même.

Parfois, l’argent sort de notre portefeuille à la vitesse d’un TGV. C’est normal. Ça arrive. Mais c’est aussi important dans ces occasions de prendre un pas de recul. L’argent est une ressource précieuse.

La preuve : la banque va nous scruter pratiquement aux rayons X avant de nous en prêter. Elle protège son argent avec des intérêts élevés, et elle bloque l’accès à son coffre-fort avec des murs d’acier. C’est pour ça qu’elle s’enrichit. On devrait avoir le même discernement avec notre argent. Où sont les murs d’acier autour de notre portefeuille ?

Il y a un an, tout le monde parlait d’une récession si évidente qu’on pouvait la toucher. L’inflation était repartie à la hausse. Les marchés boursiers chutaient chaque jour. Des lecteurs me disaient avoir trouvé refuge dans la tendre et douce chaleur maternelle d’un CPG. Ils me parlaient de « chutes boursières prévisibles » à venir.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Ni le Canada, ni les États-Unis, ni l’Europe, ni l’Asie ne sont en récession. L’inflation a chuté. Et un simple fonds indiciel diversifié 60 % actions, 40 % obligations a grimpé de 25 % depuis l’automne dernier, si on inclut le réinvestissement des dividendes.

Pourcentage des analystes qui avaient prédit ça : 0 %.

Tenter d’anticiper les récessions ou les corrections boursières est frustrant et coûteux. Investir régulièrement dans un portefeuille équilibré et diversifié est la meilleure façon de se comporter avec nos placements. Peu importe ce que disent les nouvelles.

Personne n’est aussi impressionné par nos possessions que nous-mêmes. Chercher à envoyer des signaux de richesse a une conséquence prévisible : nous appauvrir.

Saviez-vous que seule une minorité des ménages américains ayant des revenus de plus de 250 000 $ US (345 000 $ CAN) par année choisit de se déplacer dans un véhicule d’une marque de prestige ? La majorité préfère des véhicules de marque Toyota, Honda ou Ford.

Notre vision de la richesse a été conditionnée par les publicitaires et les scénaristes de Hollywood.

Les riches l’ont compris. Vous ?

Ce qui fonctionne au Québec

La semaine dernière, je vous parlais de 10 choses qui fonctionnent au Québec. Votre réaction a été unanime : vous aimez les nouvelles positives, et en voulez davantage. C’est noté.

François, un lecteur, dit avoir passé huit mois dans un village en Afghanistan, il y a quelques années.

« Des choses qui vont bien au Québec, je peux vous en nommer ! », écrit-il.

Voici sa liste :

  • Nous avons l’électricité.

  • Il y a une famille par maison.

  • Nos maisons ont des meubles.

  • Les égouts sont souterrains.

  • Les enfants vont tous à l’école.

  • Il n’y a pas de guerre.

  • Les routes sont asphaltées.

  • Nous avons le service d’urgence 911.

  • Près de 30 % de la population est obèse.

« Ça va tellement bien au Québec que ça en est gênant », conclut-il.

Le problème avec le progrès, c’est qu’on s’y habitue. Comme l’a écrit George Orwell (ma dernière citation) : « Il faut constamment se battre pour voir ce qui se trouve au bout de son nez. »